À Grenoble, la politique pour un logement digne et accessible à toutes et tous

Publié le 27 juin 2025

Le 27 juin 2022, le conseil municipal de Grenoble avait adopté une délibération cadre concernant la politique de l’habitat et couvrant 4 enjeux majeurs :

  • Conforter la place et le rôle du logement social ;
  • Améliorer et encadrer le parc privé ;
  • Accompagner les publics les plus fragiles et les personnes défavorisées ;
  • Lutter contre l’habitat indigne.

Lors du Conseil municipal du 23 juin 2025, Nicolas Beron Perez, conseiller délégué au logement et Margot Belair, adjointe à l’Urbanisme ont dressé un bilan de la politique municipale depuis 2014 et tracé des perspectives pour l’avenir.

Avec ses 20 532 logements sociaux, Grenoble a vu progresser son taux de plus de 3 points en 10 ans, passant de 21,7 % en 2014 à 25,15 % en 2024. Ce résultat est le fruit d’une politique volontariste de production et de répartition territoriale des logements sociaux.

Pour l’augmenter encore et mieux le répartir sur le territoire, la Ville a mobilisé un certain nombre d’outils de planification urbaine, grâce notamment à ses propositions de modifications du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUI). Parmi ces outils :

L’obligation de production de logement social dès la création de 3 nouveaux logements contre 10 auparavant. L’introduction de seuils différenciés par micro-quartiers, en fonction de leur taux de logement social : 45 % dans les quartiers très carencés (moins de 5 % de logement social), 40 % entre 5 et 15 % de logement social, 35 % ailleurs et seulement 25 % à proximité des quartiers prioritaires de la politique de la ville. La mise en place de ces seuils dans le PLUi devrait permettre de mieux répartir les nouvelles constructions en portant une attention particulière aux secteurs carencés.

L’acquisition de bâtiments par préemption, en lien avec l’EPFL et la Métropole, dans les secteurs carencés : en 2024, 43 logements ont été acquis pour être transformés en logements sociaux.

La Ville a par ailleurs procédé à un important travail de recensement du patrimoine de la Ville potentiellement convertible en logement social. Suite à ce travail, un immeuble communal situé rue Mallifaud a ainsi été réhabilité pour y créer de nouveaux logements, dont une part dédiée au logement locatif social. Trois nouveaux sites propriétés de la Ville de Grenoble dans les secteurs 2 et 4 font actuellement l’objet d’étude de faisabilité en collaboration avec des bailleurs sociaux.

Dans chacune de ses opérations d’aménagement, la Ville prévoit également une part importante de logement social : ZAC Presqu’île, 39 % de logements sociaux parmi les logements livrés, ZAC Flaubert : 49 % de logements sociaux, ZAC Blanche Monier : 45 % de logements sociaux, Esplanade : 40 % de logements sociaux.

En parallèle, la Ville s’attache à soutenir les bailleurs sociaux dans leurs opérations de production et de rénovation de leur parc locatif social. 1630 logements locatifs sociaux gérés par Actis, CDC Habitat et la SDH vont ainsi être rénovés à l’Arlequin, notamment grâce à un soutien financier de la Ville de Grenoble d’environ 4,7 millions d’euros.

Améliorer et encadrer le parc privé : le parc immobilier à Grenoble est marqué par une certaine vétusté, car un tiers des résidences principales ont été construites entre 1946 et 1970. Entre 9 000 et 12 000 « passoires thermiques » locatives sont identifiées sur la métropole.

Dans cette optique, la Ville a noué un partenariat avec l’ALEC pour identifier et mobiliser les copropriétés à fort potentiel de rénovation énergétique pour les faire connaître les dispositifs d’aide à la rénovation sur le territoire (Mur Mur et aides complémentaires de la Ville) et les inciter à rénover leur bâti.

Depuis le 20 janvier 2025, l’encadrement des loyers est en vigueur sur certains secteurs de la ville. La Ville souhaite étudier en lien avec la métropole la possibilité d’étendre le périmètre concerné.

Par ailleurs, elle a mis en place le permis de louer depuis le 1er juillet 2024 autour de la rue Gabriel Péri et des Quais Saint-Laurent, identifiés comme des étant des zones où les bâtiments sont particulièrement vétustes et anciens. Les premiers résultats du permis de louer près d’un an après sa mise en œuvre confirment l’efficience du dispositif.

La Ville et son CCAS ont également engagé une réflexion sur la réquisition des logements ou biens vacants publics et privés depuis plus de deux ans, souhaitant mener une expérimentation, au vu de l’urgence sociale face à la pénurie de logement ainsi qu’à l’absurdité de la vacance structurelle en terme social et environnemental. Ils ont initié récemment, en mai 2025, une action en ce sens  de logements vacants. À l’issue d’une phase d’identification de biens structurellement vacants et d’analyse juridique, un courrier de demande de réquisition a été adressé à la Préfecture ainsi qu’un courrier d’information aux propriétaires privés des logements vacants identifiés.

Dans toutes ses opérations d’aménagement et de soutien à la construction de nouveaux logements, la Ville mobilise les différents outils de l’Urbanisme Favorable à la Santé (notamment à travers le déploiement de la Charte de l’Habitat et de la Construction Favorable à la Santé) pour construire des quartiers et un habitat où il fait bon vivre et qui répond aux enjeux de sobriété.

Accompagner les publics fragiles et les personnes défavorisées via la domiciliation au CCAS et l’hébergement d’urgence.

Le CCAS domicilie toute personne privée de domicile personnel ayant une attache à la commune. On soulignera l’accroissement de la demande de domiciliation, passant de la gestion de 2300 boîtes aux lettres environ en 2022 à plus de 3500 en 2025.

Alors même que l’hébergement d’urgence est une compétence pleine et entière de l’État, au titre du code de l’action sociale et des familles (art 345-2-2), la Ville et le CCAS se montrent volontaristes en la matière : le CCAS gère ainsi 340 places d’hébergement d’urgence. En 2024, 667 personnes ont été hébergées dont 232 sur des places financées par l’État, 360 financées par la Ville et 65 sur des places d’hébergement d’insertion.

Depuis fin 2022, un accueil de nuit pour femmes avec ou sans enfants a également pu ouvrir grâce à un co-portage entre le CCAS et la Fondation Georges Boissel. En 2024, l’accueil de nuit, L’Éclaircie, a accueilli 757 personnes différentes dont 340 mineur-es.

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